Autoconstruction d’un centre artisanal et culturel en adobe

La vidéo suivante fut réalisée lors de la construction d'un centre artisanal et culturel dans la communauté huichol de Tutsipa (village de Tuxpan Bolanos, Jalisco, Mexique.) La réalisation en faite en adobe (brique de terre crue). L'intérêt de la vidéo est qu'elle nous montre toutes des étapes du chantier : murs de soutènements, chainages, ouvertures, et toitures. Pour plus d'information voir le site de l'association Tlaxnaiwalhac qui a mis en place ce projet.

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Localisation :
Tuxpan Bolanos, Etat de Jalisco, Mexique


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Pour une anthropologie de la maison

Auteur : Amos Rapoport
Titre version originale anglaise : House from and culture
Collection : Aspects de l'Urbanisme
Edition : Dunod, Paris, 1972, pour la traduction française

Quatrième de couverture : "Ce livre est le résultat d'un long et remarquable travail de documentation concernant l'habitation de l'homme, relevant à la fois de l'écologie, de l'ethnographie et de la sociologie.
En observant de très nombreux exemples de l'architecture populaire dans le monde, Amos Rapoport tente de dégager les éléments qui contribuent à la forme bâtie.
En nuançant certaines théories trop simplistes concernant l'influences du climat ou des matériaux de construction, il montre que ces conditions ne sont pas déterminantes, c'est à dire qu'il peut y avoir plusieurs solutions à une même contrainte du matériau unique de construction. Certains facteurs religieux ou culturels peuvent même engendrer des solutions "irrationnelles" du point de vue du climats.
L'auteur explique d'autre part que ce ne sont pas les besoins fondamentaux - tles que manger ou dormir- qui déterminent l'habitation, mais le type de reponse donnée à ces besoins, c'est à dire comment l'on mange,quand et où."( G. Paschoud - Centre Protestant d'étude et de documentation)

Arquitectura Vernácula en Mexico

Traduction : Architecture Vernaculaire au Mexique
Auteur : Francisco Javier Lopez Morales
Édition : Editorial Trillas, Mexico, 1993
Langue : Espagnol
Dimensions : 23 cm x 28 cm pour 444 pages

Le livre regroupe les travaux de Lopez Morales sur les différents types habitat correspondants a différents groupes ethniques qui peuple le Mexique. L'auteur analyse aussi la signification des formes et les solutions techniques de ces architectures en les mettant en parallèle avec la zone géographiques et la société ou elles est produites. Dans le prologue de Alberto Hijar Serrano, on peu lire que" la constitution (de l'objet architectural) prenant en compte les matériaux disponibles sous la main, les situations géographiques, les formes de pouvoir et l'intégration communautaire donne lieu à une relation entre le construit et la culture qui le produit ; cela dans un respect tant des hommes concrets comme de leur situation concrètes elles aussi." Les propos de l'auteur, accompagnés de nombreux documents graphiques (perspectives, plans, carte, photos, document historiques) décrivent les architectures de 10 région du Mexique. Les premiers chapitres traites de la maison pré hispanique et le l'ordre colonial. Livre est indispensable pour connaitre l'identité et l'origine de l'architecture mexicaine.

Las casas campesinas en el porfiriato

Traduction : Les maisons campagnardes durant le Porfiriat
Auteur : Guillermo BOILS
Collection : Memoria y olvido : imaganes de México
Édition : Cultura/Secretaria de éducacion publica, Martin CASILLAS, México, 1982
Langue : Espagnol

Le Porfiriat, ou Porfiriato en espagnol, renvoie à une période de l'histoire du Mexique régime autoritaire de Porfirio Diaz. Cette période débute en 1876 lorsque Diaz renverse le gouvernement libéral de Sebastian Lerdo de Tejada qui venait de succéder en 1872 à Benito Juárez. Lerdo avait presque fini son mandat et avait recours à des fraudes pour se faire réélire. Diaz se révolte (plan de Tuxtepec) et proclame le principe de la non-réélection. Fin 1876 Diaz s'arroge le titre de président provisoire. Il fait modifier la Constitution de 1857 en y inscrivant le principe de la non réélection présidentielle immédiatement après un mandat. À la fin de son premier exercice (1877-1880), il fait cession de la place présidentielle à son ami Manuel Gonzalez pour la période 1880-1884. Il gouvernera ensuite sans interruption jusqu'en 1911, étant à chaque fin de période réélu pour la suivante.

Appuyé par des photos d'époque le livre décrit l'architecture traditionnelle de l'époque. Ces construction s précaires contrastent avec la grande modernisation que connu le Mexique durant cette période (chemin de fer, production de fer, production agricole). En effet, une grande pauvreté frappe la campagnes et les classes basses , elles sont pourtant la force productive qui participèrent amplement à la modernisation. Auteur considère cependant ses constructions comme un héritage. Les solutions techniques et environnementales quelles déploient, souvent pauvres en matériaux, produisent une richesses de formes et de modes de vie. Ce livre s'attache a décrire l'identité architecturale mexicaine.

Construire avec le peuple

Auteur: Hassan Fathy
Editeur: Actes Sud
Date de parution: 4 Juin 1999

Quatrième de couverture : En 1945 l'architecte égyptien Hassan Fathy est chagé de construire un important village : Gourna, près de Louxor. Après une étude de la société paysanne, de ses traditions, de ses activités, de ses conditions de vie, Hassan Fathy proposera des solutions révolutionnaires et construira un village d'une grande beauté, un des plus grands lieux architecturaux du Tiers Monde moderne. Il inventera une urbanisation humaine inspirée des traditions locales, utilisera le matériau millénaire : la brique de boue, formera sur le chantier des paysans-maçons ; tout en luttant contre une bureaucratie sceptique et corrompue. C'est aux paysans qu'il a dédié son livre, à ceux dont il dit : " Un paysan ne parle jamais d'art, il produit l'art. "
http://www.lavoutenubienne.org/

L'architecture surréaliste de Sir Edward James


L’homme est connu sous le surnom de « l’anglais », dans le village de Xilitla (San Luis Potosi). Il tomba amoureux de l’endroit et de ses jungles luxuriantes. Il acheta 3hectares de forêt et construisit à l’aide de 40 ouvriers et artisans différents palais surréalistes. Il utilisa le béton armée, matériaux référence de l’architecture moderne, comme du plâtre. Il fit construire toutes sorte de coffrage en bois par les artisans pour créer des formes inspiré de la flore. Chapiteaux en forme de fleur, poteaux aux silhouettes de bambous, et toute sorte de jeu d’arcade. L’architecte fit de ces lieux un jardin surnaturel qu’il aurait vu en rêve. Il est surprenant de voir que l’utilisation du béton permet la création de forme tant variée. En effet, il fut le fer de lance de l’architecture moderne qui avec la standardisation de l’architecte a rejeté toute forme de décoration ou d’ornement jugé superflu, désirant créer de l’espace pur. Ici c’est tout le contraire, l’espace architecturé fut l’alibi à un florilège d’ornements.


A Xilitla la décoration fait partie intégrante du construit, elle intègre la résolution constructive, l'espace n'est pas un support à décorer. Le moulage même des poteaux l'a créée. Les formes décoratives sont issues des possibilités qu'offre le matériau. Sir Edward James a intégré un savoir faire à la création architecturale. L'artisan au moyen de techniques qu'il maîtrise et avec une certaine inventivité participe à la création spatiale. L'attention au savoir faire des artisans a ici créait un espace avec une forte charge culturelle. Le lieu a une identité qui marque ausi le village et ses habitants.

Localisation: Mexique, Etat de San luis Potosi


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Construction d’un Solar maya

Récit de Carlos R. Margan à propos du mariage d’un jeune couple:



« Peu de temps avant le mariage, les amis et la famille de l'époux décidèrent de construire une maison. Il fallut attendre l'époque de l'année où l'activité du village était réduite .Alors les parents de l'époux surent qu'ils pourraient réunir un groupe de parents et d'amis qui aideraient à construire la maison du jeune couple. La maison sera située comme le demande la tradition, derrière celle des parents de la fiancée. La construction de la maison se terminera en deux jours. Tôt dans la matinée du premier jour, tous les hommes allèrent à la colline, où se situait le bois; certains coupèrent les quatre poteaux ou "horcones" pour chaque coin de la maison et les poutres troncs qui reposent sur ces derniers, ainsi que la "cumbrera" ou "caballete" (élément horizontal qui forme l'arrête supérieure du toit), et le bois pour les "marcos" (élément oblique de la charpente) du toit à deux pentes. D'autres s'occupèrent de ramener les branches les plus fines pour former l'armature qui reçoit la couverture. Les quatre poteaux furent enfoncés à leur emplacement respectif et dans leur fourche ils placèrent les poutres longitudinales. Au même moment, deux des assistants revinrent de la colline avec deux rouleaux de liane de grosseur adéquate et avec des bandes d'écorce d'arbre. Avec ce matériel ils attachèrent les poutres aux poteaux, les "marcos" aux poutres, et le "caballete" au "marcos". A mesure qu'ils attachaient toutes ces pièces, l'opération qui était destinée aux quatre hommes les plus expérimentés était de placer et de fixer, avec la même liane, les multiples branches de l'armature qui recevait la couverture. Le reste des personnes retournèrent à la colline afin de se procurer avantage de liane et de ramener des feuilles de palme appelée "guano". Le jour s'assombri, à la fin du premier jour de travail, la structure de la maison était terminée, et les grands tas de feuille de "guano" avec leur extrémités recoupées étaient prêtes pour commencer à couvrir la toiture le lendemain matin. Les parois n'avaient pas commencé à être posées ; en effet dans ce type de maison maya, comme dans toutes les habitations populaires, le toit n’est pas soutenu par les parois mais par les quatre poteaux et les poutres fixées longitudinalement à ces derniers. Le jour suivant ils commencèrent à couvrir le toit et ils attachèrent verticalement des branches entre elles avec des lianes pour former les parois et la porte. Ce travail était simple et n’entrainait pas de complications comme celles liées à la construction de fenêtres qui d’ailleurs n'étaient pas nécessaire. Tôt dans la journée la maison était terminée bien avant que soit prêt le repas préparé pour ceux qui avaient participé à sa construction.
C'était une manière très économique de construire une maison. Tous les matériaux étaient fournis par la forêt proche et la main d’œuvre coûtait aux propriétaires le prix de deux repas et l'obligation de faire la même chose pour les personnes qui avaient aidé à construire cette maison. Décidément il n'était pas désagréable de travailler unis pour un bénéfice commun. La nuit suivante la maison reçue le sacre donné par le prêtre local. Il brûla du "copal" (encens à base de résine d'arbre) aux quatre coins de la maison et fit une offrande de "balché" ou liqueur de mais, de viande de dindon et de "tortillas". L'époux, avec l'aide de son beau père, construisit un lit avec de petites "polines" et des "otates" ou "carrizos" coupés et unis les uns aux autres par des lianes adéquates. D'autres objets, variés et indispensables pour conserver des diverses choses, furent aussi rapidement fabriqués avec les mêmes matériaux. Le foyer, formé de trois pierres en triangle, fut le plus facile à faire, mais la table sur laquelle la jeune épouse placera son "metate" devait être faite avec soin, afin qu'elle résiste au poids de la pierre à moudre, elle devait avoir la solidité nécessaire pour supporter le continu et énergique mouvement du va et vient caractéristique du moulage. D’autres type d’objets,comme de grandes marmites pour contenir des liquides et des graines, ainsi que d'autres plus petites destinées à l’usage culinaire : râpes, paniers, balluchons, couvres lit d'écorce et gourde de courge pour l'eau furent fabriqués. Tout était prêt pour que le couple puisse occuper la maison. »

Extrait et traduit du livre Arquitectura vernacula en Mexico, Francisco Javier Lopez Morales, ed. Trilla




Localisation et recensements de la culture maya :

Depuis le XVIe siècle, Indiens et Espagnols, vivant côte à côte en Amérique latine, ont fusionné. Les Maya n'ont cependant pas quitté leurs anciens territoires. Au Guatemala et dans les États Mexicains du Chiapas et du Yucatán, il y avait en 1984 trois millions et demi de citoyens guatémaltèques ou mexicains qui parlaient encore une langue maya, répartis en six sous-groupes : Quiché, Mam, Pokomam, Chol, Maya proprement dit et Tzeltal. Au Mexique, ils étaient 520 000 en 1990 qui parlaient en majorité le yucatèque. Au Guatemala (trois millions sur une population de quatre millions), on enregistre vingt variétés de langue maya parlées par les trois quarts de la population. Les plus répandues sont le quiché, le kakchi .

Description du solar maya :

Ainsi le solar maya se résume à quatre poteaux soutenant deux fermes en triangle qui supportent à leur tour une toiture constituée d'une armature quadrillée où se fixe la couverture en feuille de palme. Les fermes sont espacées en général de 4 à 6 mètres et leur portée varie au alentour de 4 mètres. La longueur totale de la maison n'excède pas les 10mètres. Enfin les parois extérieures, indépendantes le la structures porteuse, sont tressées (à la manière d'un paniers en osier) sur une succession de poteaux. Seule la partie qui encadre la porte est enduit d'un mélange de terre et de végétaux, à la manière d'un lattis. Les maisons les plus rudimentaires sont construites sur terre battue, qui protégée des intempéries se durcie. Dans certain cas est construit un mur de soubassement de 50centimètres d'épaisseur et de 1mètre de haut qui reçoit le mur supérieur, généralement fait en lattis (appelé bajareque) (fig 2.3).


Description constructive :

La structure porteuse et la toiture sont entièrement constituées d'éléments végétaux, récoltés dans les bois environnants. La forme en Y des poteaux et des arbalétriers, appelés "tijeras" (=ciseaux) permet leur assemblage. Le reste de la structure est assemblée à l'aide de lianes (fig 2.4). Aucune utilisation de matériaux autre que ceux fournis par la flore locale. Aucune productions de matériaux, seulement la transformation (taille et coupe) de branches et de feuilles de palme. Il s'agit ici d'une utilisation quasi directe des ressources naturelles par ceux qui construisent la maison.

Usages et transformations :
Avec le temps et selon les revenues des familles le solar maya subit des transformations (fig. 2.5). La première touche les matériaux utilisés. On note ainsi l'abandon des poteaux, substitués par des murs porteurs en adobe et donc l'apparition de fenêtres pour l'aération et l'apport de lumière. Ces modifications relèvent de l'influence européenne, en effet le Solar traditionnel utilise des parois en végétaux tressés qui permettent la ventilation naturelle maintenant l'espace intérieur dans la pénombre. La maison repose alors sur une dalle faite de calcaire et d'une couche épaisse faite d'un mélange de chaux, de sable et de jus de nopal (cactus) appelé "estuco". La deuxième transformation consiste en la concentration des différents usages au sein d'une seule construction. Traditionnellement les dortoirs, la cuisine, les latrines sont reparties dans des constructions distinctes. Dans des exemples récents seules la case à outils et la laverie sont maintenues séparées de l'unité d'habitation. On remarque que le regroupement de ces différentes fonctions se fait à l'arrière de la maison, ainsi est préservée la forme concave et la toiture en feuille de palme en façade. Ainsi le Solar maya reste reconnaissable de la rue, cela révèle l'importance culturelle de cette forme, il s'agit de la persistance d'une esthétique reconnaissable et porteuse d'identité entre les individus.